Cacophonies

Les aiguilles de la pendule ont terminé leur trois-cent-soixante degrés de folie; le temps s’est arrêté l’espace d’une aquarelle. À quelles devises doit on se fier pour atteindre le firmament intact, ou plus précisément, comment ? Il y a là, entre les couvertures de soie, tant de résidus d’authenticité que les paroles ne suffisent plus à apaiser nos moulures de terre glaise. Chacun y façonne une image qui lui ressemble, mais sans s’en rendre physiquement compte. Chaque statuette est pareille à celle de l’autre. Seule différence discernable; la couleur de leurs fredonnements. Bien que cela ne semble être qu’un détail à une telle échelle, les talons aiguilles et les chemises de nuit que portent ces figurines de poterie semblent flotter au vent, comme pour s’en détacher à contre coeur; serait-ont alors poursuivis par nos souvenirs oubliés ? Il est important de noter que, avec la plus grande paresse dont il est lieu de se faire le spectateur lorsque l’amalgame de ses mémoires s’enchevêtre aux périples inoubliables d’un temps passé, le défilé qui s’en dérobe se laisse entraîner par le rythme du serpentin qui est accroché de-ci de-là à nos poches de vestes de velours.

Il n’y a qu’à se rappeler l’époque ou l’éducation de notre société se basait sur des valeurs puritaines et hédonistes, sans faire allusion à certains gentes damoiseaux, pour atteindre un niveau dit supérieur de réflexion psychique qui permettait d’ouvrir nombre de portes. Chaque syllabe joue, à vrai dire, un rôle bien précis entre les feuilles d’automne et les cyprès de printemps. Elles rythment les saisons de leurs cacophonies toutes personnelles, sans se soucier du quand dira-t-on. Les champs ombragés ruissellent au pied du banc en poudre de licorne sur lequel nous nous tenons à la naissance, les bras croisés, comme pour ne pas s’envoler avec les pies épieuses qui virevoltent dans les tourments du l’air sec. Dans un renvoi mutuel à la source fondamentale de la genèse, là où, probablement par crainte de n’être à la hauteur, l’on savoure le miel avant de connaître le goût du vin. Entre les cèpes qui se tiennent accroupis en contrebas des dunes de ciment que l’on appellent notre chaumière, la température y est clémente, il fait bon s’y étendre, vidé de toute spiritualité encombrante, et de se poser ses question en charade, celles qui hantent désormais nos fin d’été.

Ces même questions, qui peuvent paraître insignifiantes au premier regard, ont tout d’un labyrinthe dont les candélabres auraient été éteint; elles nous donnent le vertige. Sur les terrasses des restaurants nous entourant de plus en plus près, ceux que l’on appelait jadis tavernes et où l’on allait se cloîtrer pour échapper à ses responsabilités chineuses ne serait-ce que l’instant d’un sifflotement, étaient devenu des forteresses ou la croissance des médisants semblait s’y être décousu. Les boutons des ses salopettes de travail, réduites à protéger la main d’oeuvre rebutées des quartiers miteux de la ville, donnait l’impression de n’être qu’une simple fin justifiant les moyens; leurs tresses de paille était sectionnées. M’enfin ! Qu’espérait-ont d’un tel accoutrement ? Il allait bien falloir arriver à terme avec son patrimoine s’il on voulait rassembler assez de cuivre dans les poches vitreuses de nos porte-feuilles oubliées. Il ne suffisait plus de tapoter sur les carreaux des ruches à présent, l’essaim avait fermé les volets. La gourmandise qui nous anime nous mènera tout droit à notre perte.