8h37

Un tic suivi d’un tac, s’entame une ultime course d’échasses contre le temps. Tournant le dos à son alter ego de bel homme, d’un ton mou mais tendu comme un biceps, notre malin radoteur se défend, jouissant à en perdre son âme d’une claque et d’une bise de Satan. Satisfait de sa belle tapisserie, il s’assoupit dans le barillet d’un pistolet de vacher, les turbulences s’étant atténuées pendant que l’on chantait des profiteroles aux catins en leurs criant «allez chier». Ce matin de bonne heure, avant que le nectar ne viennent se répandre sur les hectares, il avait délogé une tache de son veston avec une faucille polyglotte elle aussi.

Ce n’était pas un jour comme les autres aujourd’hui, car les horizons caduques ne furent pas opportuns, pourtant d’habitude friands de pirouettes en patins. Le messager était absent, caché derrière des rochers à pleurer du sang, zigzaguant entre les monolithes, titubant au bord du parapet, murmurant son matricule au mur du son. S’échappe alors une friandise de sa partition, peut-être un caramel d’esthète, sûrement de la mimolette de serpent, certainement de quoi faire rougir l’occident. Un accident pharmaceutique est toujours à craindre se disait-il, son système auditif était réapparu ganté de noir, omniprésent comme à l’accoutumée, avide de tranquillité, il avait choisi la mauvaise pastille.

La vie n’était plus tricolore alors, autant dans sa forme que dans son fond, se n’était vraisemblablement plus une goinfrerie pour laquelle on brûlerait un drapeau. On approchait le moment de la récolte, l’avènement d’une révolte, il valait mieux avertir les autres, les prévenir de cette toux estivale qui grignotait du terrain sur les cadrans. Les aiguilles jouaient avec le feu, toutes proches d’une botte de foin, car elles ne voulaient mourir de faim avant de toucher à leur fin. Nous y étions enfin, il était 8h37.