Seul dans le plexus
Avec les nuages de l’inhibition dissipés, le breuvage que l’on distille des noix de cajou mûries au soleil de la solitude et dont on rempli le pichet d’argent, marque les visages de nuances aux teintes ocrées, et dans l’ivresse d’un battement de cils, tel un papillon sicilien dévoré de remords, c’est bouche close que la suite de l’histoire s’articule. Le baril d’encre qui me précède de cents lieues, annoncent au clairon mon arrivée parmi les sangliers en proie aux flammes. Leurs palpitations, dès lors flambées au Grand Marnier, ajoutent une touche culinaire agréable aux papilles et aide grandement à désengorger mon plexus de son surplus de soupirs.
Nul besoin à présent de passer à la ligne, j’appose simplement mon étincelle sur le calendrier sans me soucier des grillons de calanques venu traîner leur boulet sur la devanture des crêperies. Ces crêperies où se recèlent les navarins euphorisant qui calmeraient une ânesse au galop ou une jument qui accouche, lieu de rencontres des épaves imbibées de kérosène, le centre de convergence des âmes périmées, le cimetière marin des confréries de parachutistes. Voilà, contre toute attente, que la serpette sectionne le fil rouge, cordon ombilical des neurones à la dérive, engendrant avec grand fracas, une longue période de somnambulisme, suivie de des trois promesses, toutes aussi dures à tenir qu’un pot de peinture à bout de bras.
Quand le reste de la branche sur laquelle je suis assis est sciée, je supporte mal les coups à l’estomac et deviens un civet vagabond en quête de ratures pardonnées, prêt à tendre la main vers l’autre pour que la fin s’approche. Aussi laconique que cela puisse paraître, je ne tente point de semer le doute sur les paroles de l’imam, bien que l’on m’accuse de serrer le garrot aux tibias des catcheurs, je m’accroche tant bien que mal à ma corde pour qu’on ne me la passe pas au cou, et du coup, parait aussi instruit qu’une huître dont la perle fut profanée au houblon. Mes principes, cela dit, restent bien définis, ce qui défile devant vos yeux entre chaque espace temps n’est que le résultat de votre manque de lucidité.