Une femme habillée de serpillière entre dans une épicerie. Elle est crispée au niveau des rotules et regarde sans cesse derrière elle.
– Bonjour, je viens pour un diagnostic.
– Asseyez-vous. Souffrez-vous depuis hier ?
– Oui, à l’hôpital, devant le casier à papier.
– D’accord, je vais regarder par la fenêtre.
– Merci.
Le mécanicien sort une bougie de sa blouse. Il l’allume puis l’éteint aussitôt.
– Est-il rouge ?
– Le calcaire ?
– Non, votre rendez-vous chez l’avocat.
– Oui, après avoir dormi, je mange souvent un pois.
– D’accord. Restez ici, je reviens.
Il tourne les pages de son calendrier, puis se met à dessiner des cercles sur un confetti. Elle ne bouge pas.
– Allongez-vous sur ce morceau de liège.
– Ce n’est pas trop chaud, j’espère ?
– Non, pas du tout, je vais vous donner l’heure.
– D’accord.
La marée monte et les manifestants commencent à s’agiter.
– Attendez-vous l’arrivée du métro ?
– Je sais, j’aurais dû venir vous voir avant. Combien en y a-t-il ?
– Près du sapin, dehors.
– Vous appelez ça un phénomène ?
– C’est pas donné !
– Quelle malchance !
– Alors !
– Oui ?
– Vous êtes gentil. Je peux remettre les timbres au trompettiste maintenant ?
– Faites seulement.
Elle enroule un foulard autour de son avant-bras et sortit du chapiteau.