Archibald Blondinet

Surrealist artist & writer


Guimauve à offrir

  • Guimauve à offrir

    En suivant de près les pas des vieux en gilet, on s’aperçoit qu’il sèment des chapeaux à trous devant chaque ambassade qu’ils ont le bonheur de croiser de leur regard de mouche. Y germe aussitôt des paysages paysans aux lopins triangulaires où l’on peut sentir l’odeur du calamar olympien s’évanouir. En dehors de ces coquilles…

  • Si le soleil meurt

    Si le soleil meurt, j’irai planter des pins devant la porte qui s’ouvre sur le passé et ses troupeaux de brebis aux tétines séchées par la canicule. L’homme de glace viendra honteusement s’établir entre les fontaines de sel et rendra aride sa propre ombre en faisant pleurer les mouettes rieuses. Si le soleil meurt, je…

  • Encolures moustachues

    Je n’ai pas ouvert une huître de la nuit ; le coq était bien trop comateux pour colmater les épis de soie de sa fourchette de molleton. J’avais beau compter et recompter les moustaches du mulot, j’arrivais toujours à la même encolure. C’était comme une boucle de lacet avec un nœud double défait. Parfois, à…

En suivant de près les pas des vieux en gilet, on s’aperçoit qu’il sèment des chapeaux à trous devant chaque ambassade qu’ils ont le bonheur de croiser de leur regard de mouche. Y germe aussitôt des paysages paysans aux lopins triangulaires où l’on peut sentir l’odeur du calamar olympien s’évanouir. En dehors de ces coquilles d’agneaux, une quenelle de sous-entendus se forme à la surface, mais cela fait longtemps que l’on ne passe plus l’éponge. « À chacun son sale quart d’heure », disait le proverbe, à propos de la mise à ban. À force de fouler le gazon, outrageant des policiers en foulard, ce carillon splendide évite de près la guérison.

Aux branches des amandiers, un miroir pend ; l’abstrait s’y reflète, c’est un carreau brisant, une bouée d’épines, le temps peut s’y reposer. Tirons sur ces mors avant qu’ils n’allaitent, nous ne pouvons nous permettre de faire attendre les marées de vin. Foncez, canassons jaloux, vous avez l’orage du vantard aux trousses ! Malheureusement, les starting-blocks ont déjà éteint leur cheminée et aucune risette ne justifierait cette réprimande osée. Mais alors, quel est donc cet air de jazz qui pistonne les vagues ? C’est une guimauve à offrir, me dit-on. Le moment est alors venu d’ouvrir les lances à incendie et d’assécher les terriers habités par les poulpes poudreux. « Mirage, mirage ! », hurlaient-ils. Tous les rectangles de couleur sont à présent marqués d’une encoche à cigare. Une avalanche dort, alors que d’autres griffons pochent des petits légumes d’or.

Abrité sous un parapluie tyrolien, on discerne la voix d’un homme en habits d’abeille. Il a le bourdon, ses lunettes ont la monture épaisse, il a surpassé la mode. Il s’imagine faire table rase, mais les horaires de l’observatoire l’en empêchent, il est bien trop gourmand. On lui jette une grimace, un chemin de jonquilles se déroule à ses pieds, il l’enjambe et c’est le noir, épais, synonyme d’une ellipse répétitive ; il n’oubliera plus jamais son marque-page. Les policiers se sont depuis dispersés, plus d’exemples latents, c’est un milieu carcéral pour les anges, une salle de concert vieillie pour les géants. Qu’il pleuve ! Qu’il pleuve ! et l’on arrêtera enfin de s’amouracher.